On croyait jusqu’à tout récemment que la censure chinoise était la seule entrave à la communication bi-directionnelle symétrique et un véritable dialogue entre les entreprises et leurs parties prenantes dans la plus grande deuxième économie du monde.
Mais voilà que les “Black PR” se sont malheureusement invitées dans la encore jeune industrie des relations publiques en Chine. Les “Black PR” sont le côté sombre des relations publiques, le côté sombre de la force, où la corruption, les pots-de-vin, les mensonges, les stratégies et tactiques non-éthiques règent. De manière concrète, toutes actions pour démolir les concurrents ou protéger son image de manière malhonnète.
Black PR firms provide client companies with both post deletion services to help them escape negative news stories, and some also provide placement for soft ads and hit pieces attacking competitors. The top black PR firms can offer these services even for stories posted to China’s most popular news portals.
TechInAsia.com – Février 2013
Quelques cas ont été rendus publics en Chine, des accusations au criminel ont même été initiées. Ce qui n’a tristement rien changé. Des journalistes qui ont dénoncé ces pratiques ont même vu leurs articles effacés du site internet de leur journal. Le célèbre cas du magazine Caixin qui dénonçait l’effacement de posts en échange d’argent noir pouvant atteindre jusqu’à 1500 $ /post a été rapidement effacé. L’article intégral du magazine Caixon a été heureusement sauvegardé sur le site internet du New York Times en chinois.
D’autres exemples indiquent que l’effacement de posts ou d’articles étaient exigés aux administrateurs de sites internet avec de faux papiers et étampes du gouvernement. Comme tous les cas de corruption et d’actions non-éthiques, il y a toujours des clients, et on parle de gros noms comme China Mobile, Pizza Hut, des politiciens, des chefs de police.
La corruption et les pots-de-vin avec des hauts fonctionnaires pouvait même contribuer à ajouter des mots-clés dans la liste des mots-clés censurés par les moteurs de recherche, tel que Baidu, le Google chinois. Donc, votre post ne plaît pas à certains, on bloque un mot dans votre post et le tour est joué, votre post est bloqué ou effacé.
Les agences de “Black PR” n’offrent pas juste de bloquer ou d’effacer des posts, mais aussi d’initier des rumeurs et même des crises.
La population chinoise assiste à la naissance d’au moins une crise par semaine, et tout part très souvent des réseaux sociaux. Quand une rumeur bien structurée et crédible naît sur Weibo, le Twitter chinois, il peut y avoir des dizaines de millions de personnes qui lisent le post, la rumeur devient vite une crise nationale, une catastrophe pour la réputation de l’entreprise. Et la gestion de crise n’en est qu’à ses débuts en Chine, les gestionnaires ne savent trop comment réagir et les compagnies voient vite leurs revenus s’effondrer lors d’une crise dans l’Empire du Milieu.
Un nombre impressionnant de grandes multinationales ont amèrement goûté à la gestion de crise en Chine : McDonald’s, WalMart, Pizza Hut, Coca-Cola, PFK, RioTinto, GlaxoSmithKline, Lamborghini, Starbucks, Carrefour, pour ne nommer qu’elles. Ces grands joueurs s’en sortent toujours puisqu’ils investissent des millions de $ en publicité pour travailler sur leur réputation pendant et après la crise. Mais imaginez l’impact pour les entreprises de plus petite taille…
C’est en créant de toutes pièces ces rumeurs et crises que les firmes de “Black PR” font de l’argent. Le dernier cas rapporté dans les médias est cette agence qui possèdent 312 comptes Weibo (Twitter chinois) et des centaines de comptes dans d’autres réseaux sociaux, avec tous ses comptes la firme rejoint 220 millions de personnes.
Évidement, toutes ces actions sont illégales en Chine, mais elles sont malheureusement difficiles à déceler. Gardons espoir, l’industrie chinoise des relations publiques évolue de plus en plus de manière éthique en respectant les standards internationaux de stratégie et tactiques.
Sources :
TechInAsia : Effacement de posts et le cas Caixin
TechInAsia : Les firmes de Black PR